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Procrastination et autres digressions useless.

Me voici de retour à Paris, après un voyage presque sans histoire: vous vous souvenez de l’unique vieux pull qui m’a accompagné en Inde et dont je vous ai parlé dans le post précédent ? Et bien j’ai eu la très mauvaise idée de le filer au pressing de l’hotel et depuis ce jour fatidique il est porté disparu. J’ai donc effectué ma petite dizaine d’heures d’avion en t-shirts (en mode multicouche hein, à raison de trois épaisseurs), pour débarquer à Paname en grelottant un tantinet. Paris donc, qui est par ailleurs une ville incroyablement calme, silencieuse, propre, avec des trottoirs vaste comme des avenues. Dépaysement garantie. On reprend vite le pli hein, j’ai déjà fait tellement de trucs que j’ai l’impression que ça fait un mois que je suis rentrée.

Et donc, sans transition, je voudrais dédier les lignes suivantes à mes petits camarades de promo qui ont, comme moi, une thèse professionnelle à rédiger. Après quelques années d’études, une chose est certaine: la maîtrise de la procrastination dans toute sa splendeur a atteint un niveau tel que l’on peut affirmer sans rougir que certains en ont fait un art. Et c’est là que se trouve la vraie valeur ajoutée de ces années studieuses, ce petit «plus» qui fait la différence et contribue a former des individus à la personnalité riche, des jeunes gens ouverts, curieux de tout, qui savent se prendre en main et assumer leur responsabilité…

Les faits parlent d’eux-même:
Grâce à la thèse professionnelle et autres rapport de stage, les étudiants deviennent de véritables fées du logis: Vous avez déjà essayé de rédiger un paragraphe sur la logistique indienne alors qu’une chemise froissée git sur votre lit et que deux assiettes sales se battent en duel au fond de de votre évier ? on est d’accord, c’est impossible.

De même, on ne peut pas s’imaginer aborder les problématiques douanières de l’import-export sans suivre l’actualité en temps réel sur le web, à grand coup de cyber-zapping toutes les 5 minutes sur «Le Monde» ou «Infoconcert». Avec bien évidement Facebook en tâche de fond, au cas-où un ami suggère dans son statut un ouvrage indispensable traitant des derniers logiciels de gestions de stocks disponibles sur le marché. Sait-on jamais.

Bref, la rédaction de quelques pages de cette fameuse thèse m’a également offert suffisamment de prétextes pour me remettre à la guitare, découvrir de nouvelles séries US ainsi que quelques cafés et autres restaurant, et rôder un peu en quête de nouvelles fringues. Parce qu’évidemment, si on est pas sapé de façon impeccable avec des habits flambants neufs, il est tout de suite impensable de bosser seule chez soi devant son ordi. Sans oublier, choses importantes s’il en est, des occasions de se remettre au sport ou faire un peu de cuisine car il faut garder «un esprit sain dans un corps sain», c’t’important. (Pis zut quoi, chuis en vacances là, moi…). C’est incroyable la myriade de trucs totalement cruciaux et urgentissimes qui peuvent survenir lorsque l’on ouvre word avec la vague intention de «bosser un peu en s’y mettant à fond». La rédaction de ce post de blog en est le meilleur exemple, étant donné qu’il est la conséquence directe de l’écriture de deux lignes concernant les systèmes de référencement et les nomenclatures de fabrication industrielles. Procrastination je t’aime.

Si vous ne souhaitez pas profiter de ce genre d’exercice scolaire pour booster votre épanouissement personnel et devenir un maestro de la polyvalence multi-tâche en préférant taffer comme un bourrin…Au moins parviendrez-vous peut-être à éviter de finir votre rapport à 4h du mat’ le jour de l’échéance, au milieu des cadavres d’une demi-douzaine de canettes de Red Bull. Bref, l’autoroute parfois un peu austère des connaissances étudiantes est bordée d’itinéraires bis et de mignons petits chemins rieurs où il fait bon flâner et entamer une pause pique-nique avant de se retrouver bloqué dans les embouteillages des retardataires de retour de vacances.

Tout ça pour dire…fermons cette parenthèse et abordons le sujet suivant. A savoir le fait que je ne suis pas totalement sûre de la raison d’être de ce blog qui fonctionne par sursaut de créativité spasmodique 2 mois dans l’année depuis mon glorieux retour de Londres en avril de l’an de grâce 2009. Ça fait maintenant un peu plus de deux ans que ce concentré d’âneries existe, avec un layout qui n’a pas muté d’un pixel. Et je suis pas certaine de pouvoir continuer sur cette lancée sans sombrer inexorablement dans les affres du racontage de vie bête et méchant. Donc…sauf si les circonvolutions potelées de mon mignon cerveau trouvent d’autres sources d’inspiration, ce blog va très probablement entamer une petite phase d’hibernation. On se dit à la prochaine…

Dernière ligne droite.

Les ptits loups, l’heure tourne. Dans plus ou moins quatre jours, je braverai une dernière fois le trafic indien pour rejoindre l’aéroport et mettre le cap sur Paris. J’aurais pourtant aimé vous parler d’encore une foultitude de choses :

  • Des records que l’on admire sur les routes :
  1. 5 indiens sur une Honda 150cm3 (père-mère-enfants-bébés…au moins si la moto se plante, tout le monde ramasse…) ;
  2. 10 dans un rickshaw : 6 à l’intérieur et 4 en rappel à l’extérieur…sachez que la contenance classique est de l’ordre de 3 européens pas trop baraques autrement le moteur cale dans les côtes ;
  3. Et enfin le stationnement en triple file minimum qui vous transforme des parkings complets en casse-tête chinois.
  • De mon chauffeur qui a très vite compris que pour calmer 3 français bien remontés à l’arrière de sa bagnole après un accrochage avec les flics, y avait rien de tel qu’un CD de Lady Gaga.
  • Et (puisqu’on en parle) de mes nouvelles mésaventures avec les forces de l’ordre et des services de sécurité. Ils sont lâches. Et intolérants. Et useless. Je ne les aime pas.
  • Du Village dans son état actuel : désert dans la brume poussiéreuse de l’aube, avec les détritus jonchant le sol et les silhouettes déchiquetées des structures qu’on démonte entre les résidences abandonnées, on se croirait perdu dans Silent Hill le jour de Noël.
  • Des défonçages de cloisons à grands coups de lattes, LA spécialité des  contremaitres roumains/tunisiens bien dans leurs baskets. Personnellement j’y vais avec un peu plus de délicatesse et je me contente d’un petit bond gracieux au-dessus des murs avec deux workers pour me faire la courte échelle. Pour obtenir des clés dans ce pays, faut prendre rendez-vous 15 jours à l’avance, préparer un classeur blindé de formulaires avec chacun 3 coups de tampons différents, avoir un forfait téléphonique illimité, risquer sa vie dans La Maison Qui Rend Fou (Asterix avait raison sur toute la ligne, hormis sur le fait qu’elle se trouve en Inde et non pas en Égypte) et faire des libations d’hectolitres de lassi sur l’autel des cas désespérés en chantonnant du Patrick Sébastien déguisé en Grand Schtroumpf pendant une éclipse le jour du solstice d’hiver. S’il neige ça marche encore mieux.
  • De certains chefs-d’œuvre indiens…je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’en voir des masses, mais quand on voit ce qu’ils ont pu bâtir en 5 ans, par exemple, on se demande comment ça se fait qu’ils n’aient pas bouclé les Jeux en deux coups de cuillères à pot. Impressionnant.

Prise de guerre.

Et j’en passe. Mais j’ai pas trop le temps là, et tout ça me donne envie de dresser un petit bilan, vite fait. Parce que c’était quand même une sacrée expérience. L’Inde est loin d’être un pays tendre, c’est un fait. J’ai aussi passé le plus clair de mon temps ici à bosser, ce qui au final était un tantinet aliénant. Mais c’est un train de vie assez incroyable, sans aucune routine ni temps mort. En travaillant à l’étranger avec des gens que vous côtoyez quasiment 24h/7j  sur des projets pareils, les règles sont fondamentalement différentes de ce que vous pouvez trouver dans des bureaux parisiens. Ajoutez à cela que la plupart de ceux qui sont ici ont un parcourt atypique et viennent d’un peu partout : Humainement, c’est une autre dimension. Il y a ces rares et fabuleuses soirées où les « vétérans », réunis autour d’une vodka ananas dans la cour d’un quelconque palace indien, font leurs récits de leurs guerres : des lampes orientales répandent une faible lumière orangée sur l’assemblée, trop diffuse pour chasser complètement les ombres qui se découpent sur les visages. Le décor est planté et un parfum d’encens et d’aventure flotte dans l’air:

– Tu te souviens de la Confèd’ Cup en 2009, Joe ? le jour où on a mis la pression au premier ministre ? on est retourné au chantier après la réunion et on s’est retrouvé tous les deux à creuser une tranchée derrière un stade à 2h du mat’ !

– Oue. (Une rasade de cocktail). Putain d’Angola…

Je force à peine le trait, et c’est juste magique : on dirait les radotages sur la guerre du Vietnam de deux vieux GIs au comptoir d’un bar. Tout ça pour dire, on a un peu l’impression d’être dans un autre espace-temps et le décalage au retour va me faire un drôle d’effet. Des missions pareilles, c’est assez fou et honnêtement, complètement top.

L’autre effet secondaire d’un séjour dans ce genre de pays c’est que tous les menus soucis qui vous encombraient l’esprit avant de partir se sont évaporés et…hein ? Quoi ? Des problèmes ? Mec, cherche pas, ma vie est juste parfaite.

Ceci dit, je suis pas mécontente de rentrer au bercail : je me sens usée, j’ai mal partout et un petit changement de rythme me ferait du bien. Ce qui me fait penser que je vais copieusement rigoler en débarquant à Roissy avec ma valise (cassée) : un jean d’été, un t-shirt et mon unique vieux pull sur le dos…j’avais pas pensé aux menues variations météorologiques en faisant mon sac il y a deux mois. J’vais être aussi réchauffée qu’une antilope parachutée sur une banquise, ça va être sympa tiens. On en reparle la semaine prochaine !

Sur la même longueur d’ondes. Enfin presque.

Les ptits loups, s’il y a bien un truc qui est complètement exotique en Inde en général, et aux Jeux du Commonwealth en particulier, c’est la communication.

Peu importe le nombre de jours/mois/années que vous avez pu passer en pays anglo-saxons (ou devant des séries US), sachez que le plus bel accent que vous pourrez sortir ne vous servira à rien ici. A rien. Plus vous parlerez franglais, mieux on vous comprendra. Du coup vous forcez le trait et vu de l’extérieur ça fait doucement ricaner tant on tombe dans la caricature.

Imaginez que deux mois à ce régime, c’est un coup à bousiller proprement des années de boulot pour gommer l’accent français (genre) et faire une croix sur les bénéfices d’un séjour à Londres. Ce qui sauve tout ça ici, c’est le nombre d’étrangers en direct import du Royaume-Uni qu’il y a au m². C’est bien connu, la première réponse que l’on obtient d’un londonien à qui on sert du franglais c’est un regard ahuri entre 3 clignements de paupières interloqués. Enfin, je me moque, mais quand un indien me parle anglais je capte à peu près un mot sur deux. J’ai fait des progrès. Par contre au téléphone y a intérêt à s’accrocher, surtout si vous êtes à côté d’un fenwick qui ronronne avec l’enthousiasme d’un chaton obèse de 15 tonnes, asmathique de surcroit : on panne que dalle.

Après il y a les discussions avec les Indiens qui parlent uniquement hindi. Ça donne ça :

Il est 10h30. Après 2h de fouille, vous dégottez enfin dans un terrain vague le camion que vous attendez pour vider une zone, un magnifique semi-remorque à la cabine bleu pétrole dont l’intérieur est envahie de guirlandes arc-en-ciel et d’étoles en tout genre. De la pop indienne grésille depuis le téléphone portable posé sur un siège, une casserole boue sur un réchaud côté passager et ça sent plutôt bon. 4 pompons noirs fixés aux essuie-glaces pendouillent sur le capot au-dessus d’une roue de secours constellée de pois multicolores, fixée telle une figure de proue un peu rouillée, alors que les restes des foulards rouges accrochés aux cadavres des rétroviseurs s’agitent mollement dans l’air chaud qui vous entoure. Blagues et sarcasmes mis à part, j’adore leurs camions.

Il est pas mignon celui-là ? avec sa pièce montée meringuée sur le toit ?

Me: You speak English ?

Lui: yessir.

Me : Ouère are you workingue, toumoroh ? (en franglais, évidemment)

Lui: T’ickey, sir (traduction : « okay, sir »)

Donc là, c’est sûr, on tient le bon bout…ajoutez à ça la manie du pays qui consiste à dodeliner de la tête à chaque question et vous comprendrez qu’un Européen basique est parti pour galérer un moment : un indien ne fera jamais « oui » ou « non », mais un mix des deux en faisant osciller sa tête de gauche à droite, d’une épaule à l’autre. À l’instinct on traduit ça par « peut-être ». Pas très clair mais super pratique, je suis d’ailleurs en train de prendre le tic. Et mes collègues vont me mettre des claques si je ne surveille pas ça un minimum…

Le deuxième mode de communication universel du pays, c’est la paperasserie. Ici ils sont raides dingues des formulaires, des cartes d’accès, des badges…de vrais champions en matière de déforestation administratives. Les modalités d’accès à un site surveillés varient suivant les jours, les heures et le tour de bide du commandant en chef qui vous lorgne depuis sa chaise en plastique. Ne cherchez aucune logique : Ce matin, après 20min de pow-wow devant une barrière d’accès et quelques coups de fil, j’ai finalement pu aller bosser en filant au sergent un bout de papier daté de la semaine dernière sur lequel était inscrit  en police Verdana 18 (en gras) : « Exit autorisation pass  for truck », orné du spectre d’une signature très solennelle d’un pseudo haut responsable de site (en l’occurrence, c’était la mienne…). Okay.

Moralité, si vous voulez entrer n’importe où en Inde, emportez dans vos valises une liasse de feuilles ornées d’un joli coup de tampon et sur un malentendu y a moyen que ça passe.

Allez zou ! on remballe !

Il y a quand même une chose à retenir de tout ça : les Jeux ont bien eu lieu. Je suis passée vite fait au Village en cours de semaine pour checker deux-trois bricoles et « Oh surprise », il y a eu des métamorphoses depuis ma dernière descente sur place. Des athlètes partout, des installations qui fonctionnent à plein régime, des boutiques de souvenirs pleines de vuvuzelas.

Oui, vous avez bien lu, même ici on y a eu droit…j’ai considéré en acheter une ou deux (voire une caisse), pour les utiliser à la fenêtre de la bagnole histoire de traumatiser les rickshaws et autres motards à l’arrêt pendant les embouteillages. Avec un regard sadique et toute la puissance de mes petits poumons musclés. Jusqu’à l’apoplexie. Par pure vengeance. Parce que quand ça bouchonne à Delhi (genre régulièrement) avec leur vénération fanatique du bruit et du klaxon, c’est l’Enfer sur Terre. A côté, les avertisseurs sonores d’un périph’ parisien c’est une petite musique de nuit. Donc : œil pour œil, tympan pour tympan.

Bref, même si tout n’a pas été parfait, c’était loin d’être ridicule et honnêtement, ça m’a fait super plaisir (je parle des Jeux hein, pas des vuvuzelas). Un beau challenge. Quand on voit où en était la situation, ne serait-ce que 48h avant l’ouverture, on regarde forcément tout ça avec un peu d’émotion.

Mais pendant que tout ce petit monde raflait des médailles, ça commençait déjà à s’agiter backstage pour commencer à plier discrètement bagage. Certains arpentaient les terrains, faisant fondre la semelle de leur converses sur des pistes de cyclisme brulantes. D’autres faisaient le tour des stades pour chercher des camions égarés : Sachez qu’un conducteur indien peut vivre quelques jours très peinard, sans bouger de la cabine de son poids lourd, en attendant que vous le débusquiez quelque part en rase campagne. Ils sont fâchés avec les plans dans ce pays. Ça peut durer trèèèèèès longtemps, je vous préviens, on a des records de presque une semaine. Ou alors un conducteur de camion un peu relax peut  très bien se barrer en laissant son véhicule sur le bord de la route pour aller se chercher à manger, puis taper une sieste de deux heures sous un arbre…avant d’aller livrer son matos (qui porte évidement l’étiquette URGENTISSIME) 300m plus loin. 300m en 2h. Si ça c’est pas de l’optimisation de planning, je sais pas ce que c’est.

Et après les flics au portique de sécurité vous serinent 1h de plus, mitraillette au poing, parce que les rouleaux de papier bulle dans le conteneur sont pas tout à fait ISO 9001 et que, comme ils ont un doute sur la sécurité, il faut tous les passer à la machine à rayon X. Tous. La machine en question a le format de celles utilisées pour un contrôle bagage à l’aéroport alors pour scanner un camion vous pensez bien qu’on a le temps de se faire un thé ou douze. Puis après on sort le compteur Geiger, car après-tout, sait-on jamais, dès fois qu’un ouvrier ait planqué une ogive dans son baluchon…

Bref, vous comprenez mieux pourquoi on était un peu short avec 7 ans pour organiser tout ça…

Mais c’est cool, au moins le soir au resto on se marre bien !  et ici on relativise vite  : l’Inde c’est pas exactement un pays de bisounours alors un retard sur le planning c’est difficilement vu comme un drame (Sauf sur ce blog mais c’est mon côté artistique qui donne cet effet. Théâtralité oblige. Voilà.)…la vie est loin d’être tendre pour tout le monde dans ce pays mais ceci est une autre histoire.

Bref. Grand retour au Village la semaine prochaine. En attendant, je vais passer mon temps entre les bureaux, les sites et le dépôt secondaire : un hangar perdu dans la cambrousse indienne, confié à la vigilance d’un vieux gardien de sécurité armé d’un mousquet (true story) et de son fidèle compagnon, un labrador à trois pattes mangeur de testicules (true story aussi). Stay tuned.

Un peu de paillettes dans ce monde de brutes.

Parlons peu, parlons bouffe. Ma plus grande déception en arrivant ici, c’était les repas. Au Village, c’était Mac Do tous les midis, (ou Subway, au choix) rapporté par les chauffeurs sur le site. Disons que le Village c’est un peu loin de tout type de resto quelconque, que c’était trop le rush pour s’absenter longtemps et que de toute façon le fait de devoir faire 2 bornes minimum sur le site pour trouver un truc qui ressemble à des toilettes, ça encourage pas des masses à faire l’aventurier en matière de bouffe les premiers jours …
Une semaine à se nourrir avec 6 pauvres nuggets tièdes/jour et une micro-frite, parce que là-bas c’est des portions format « nourrisson et petite enfance ». Le drame.

Jusqu’au jour faste où la cantine du Village a ouvert ses portes. Bon, ce jour-là les cuistots en étaient à leur coup d’essai et avaient complètement zappé qu’il n’y avait pas que des indiens sur le site. Du coup on a eu la version assaisonnée comme à la maison : Je mourrais tellement de faim ce jour-là que j’ai dégommé la moitié de mon assiette avant de réaliser que ça cramait méchamment. Tout ça pour ressortir de la salle repue et ravie mais avec les lèvres qui brulaient autant que si j’avais roulé un patin au dragon de Shrek et le sentiment d’avoir une chaudière entre les côtes. Depuis, j’ai pris un peu l’habitude et la bouffe indienne, c’est indéniablement bon.

Après y a eu les bureaux, avec les livraisons de Domino’s pizza entre deux coups de fils. Ça, c’est la version «putin le stress trop d’boulot j’m’en sors pas aaaaaaaaah», avec un squat au petit resto indien à côté de l’hôtel le soir. Mais, les p’tits loups, les choses ont changé.

Quand on bosse à l’étranger, il y a ces mots magiques : Per Diem. Une grosse liasse de roupies qui tombe sur votre bureau pour couvrir vos frais journalier en plus de votre salaire. Ce qui n’est pas le cas quand vous bossez au pays parce que c’est bien connu, le cout de la vie est plus élevé en Inde qu’à Paris, surtout pour un stagiaire (blague). Mais en l’occurrence, je ne vais surtout pas me plaindre hein 😀

Le Mac Maharaja. Découverte culinaire du mois. Ou pas.

Rapporté au niveau de vie du pays, ce petit bonus vous permet juste de vivre comme un golden boy à plein temps. Et depuis une semaine, maintenant que les Jeux sont lancés et qu’il est possible de faire de vraies pauses repas et d’envisager de quitter le bureau avant 21h, je vous raconte pas les dégâts.

Mes collègues m’ont enrôlée dans une espèce de marathon qui consiste à squatter tous les restos des palaces de la ville. La décadence totale. En bon être humain, je résiste à tout sauf à la tentation : Une semaine de festins gargantuesques. No limit. Le clou du show c’était dimanche dernier à l’occasion d’un brunch très corporate pour fêter l’ouverture des Jeux : Avant de me lancer, je pensais que le champagne à 10h30, pour digérer un bon gros breakfast à l’anglaise, c’était pas une bonne idée. Surtout en open-bar. En fait, ça passe très bien.

Alors ouiiiiiiiii, je saiiiiiiis, c’est pas local, c’est pas typiiiiiiiiiiiiiiique…mais j’vous jure qu’au bout d’un mois, le local et le typique, quand on fait des journées de bourrin sans un iota de tourisme :

  1. On peut très bien s’en passer quelques jours.
  2. Entre nous, on n’en a plus rien à foutre.

Le plus scandaleux là-dedans c’est que, comme personne n’est à l’abri d’une descente express dans un dépôt crade et glauque, c’est la grande mode clochard. Le clodo-chic. La tête des portiers quand ils voient débarquer 15 pouilleux, avec des jeans troués et des converses dégueux devant leurs hôtels de luxe, c’est pas triste. Quand je pense qu’avant d’arriver ici j’ai envoyé un mail pour savoir si le tailleur était de mise…Pour découvrir un environnement tellement à l’arrache et crado que les négociations terrain se font sur une planche posée sur de vieux bidons d’essence, avec un client en basket et un responsable de site en short. Z’ont du se payer une bonne barre de rire au bureau, tiens, en me lisant.

Du coup j’ai débarqué à Delhi avec toute une tapée de vieux t-shirts autres attirails d’une autre époque et en partant bosser le matin j’ai parfois l’impression d’avoir 14 ans. Mes fringues parisiennes commencent à me manquer méchamment.

Ça et puis, pour achever le sujet bouffe, le fait indéniable qu’il n’y a pas de vrais steaks dans ce pays commence à me rendre complètement nostalgique. Heureusement que j’ai découvert ce resto australien qui fait des burgers de champion parce que passer encore un mois à ce régime c’était un coup à attaquer une vache sacrée à la fourchette.

Bienvenue à Jouy-en-Josas !

Alors oui, je sais.
Ça fait longtemps que je n’ai pas écrit la moindre ânerie dans ces pages web. J’ai même caressé à un moment l’idée de laisser ce blog agoniser et sombrer lentement dans l’oubli froid et sans âme du cyberespace. Tombé de rideau discret, sans oraison funèbre, en toute simplicité…
Mais en fait non. Déjà parce qu’à l’heure où je rédige ces lignes, je m’ennuie comme un rat mort, et ensuite parce qu’il y a quand même vachement de trucs à raconter sur mon environnement actuel (genre). Et aussi parce que ça me manque, de pondre des tirades façonnées dans un style flamboyant clairsemé d’autodérision et d’un franglais à deux euros digne d’un pré-ado. Like good ol’ time. Et finalement parce qu’Audrey m’a fait une remarque, na.

Donc, Toulouse c’est finit depuis janvier. Période un peu étrange, au sein d’une grosse coloc’ de 44 personnes et même s’il y a quelques mésaventures qui se sont déroulées là-bas, je crois que ça ne mérite pas franchement un roman. Du bon et du moins bon, des soirées d’anthologie et de beaux moments de ronchonneries organisé. Voilà. Et depuis ? Paris. Aaaaah Paris. Toute autre ambiance. D’abord parce que ces derniers mois on vu naître une crew de bons fêtards décomplexés au sein de la promo. Parce que je revois des amis qui sont sur place. Et aussi parce que j’aime cette ville. Mon squat actuel est royal, au cœur de la capitale et c’est juste canon.


« Moui… mais non, on est d’accord hein ? »

Par contre, laissez-moi rire, m’esclaffer même : On dit « HEC Paris » et le clampin moyen s’imagine illico un campus classe et stylé, à deux pas de Notre-Dame avec vue sur la Seine. Que nenni. Seulement dire « HEC Paris », ça a quand même nettement plus de gueule que d’annoncer « HEC Jouy-en-Josas ». Surtout quand ce bled au nom mélodieux est en zone 4, perdu en pleine cambrousse francilienne et sillonné de chemins boueux à souhaits les jours de pluie. Ça fait tout de suite nettement moins dreamer. La réalité des choses, les ptits loups, est parfois loin d’être aussi glamour que ce que l’on s’imagine. En l’occurrence, elle est perdue là-bas, dans les terres hostiles et désolées du plateau de Saclay. Les lieux sont tellement froids, isolés et battus par les vents qu’on pourrait y tourner un clip de Manau.

En venant de Paris, il faut emprunter 2 RER différents pour rejoindre ces contrées. Inutile de dire que pour gagner le campus les jours de grève, lorsqu’il neige et que vous attendez dans un brouillard cotonneux un hypothétique train censé faire halte dans une gare reculée de région parisienne, au look vaguement ukrainien d’après-guerre, c’est un peu struggle for life pendant une heure ou deux. Digne d’Oliver Twist, même.

Pas étonnant que les étudiants là-bas organisent des events monstrueux pour conjurer ce tableau. Point d’orgue cette semaine avec l’affrontement des listes pour la candidature du futur Bureau Des Éleves :
Bouffe à volonté, open-bar, des goodies comme s’il pleuvait, chouilles dans des salles surpeuplées, manèges de foire, et près de 100 étudiants qui draguent la population du campus pour leur soutirer des votes, avec des offres qui frisent la prostitution. Carrément.
Magique et décadent. Fou et indécent.

La semaine prochaine, je me barre au Japon pour une douzaine de jours. D’ici là vous aurez peut-être de mes news, parce qu’il faut ABSOLUMENT que je vous narre mes péripéties de recherche de stage. Non, ça vous intéresse pas ? Pourtant, on dirait pas comme ça, mais je vous assure que ça va être passionnant. Be hype, be there.

Et pendant ce temps-là, à Supaero…

Here I am, les ptits loups. Mim’ in da place.

Donc, comme vous le savez (ou pas), j’ai tenté l’année dernière d’intégrer une école de commerce ou deux, histoire de me frotter au monde inconnu du « Management » et découvrir un peu ce qui se passe de l’autre côté de la matrice dans le but inavoué de savoir comment m’y prendre le jour où je serais maître du monde. Voilà.

Résultat des courses, me voici officiellement en Master Management des Grands Projets (MGP pour les intimes) à HEC pour l’année à venir. Vous savez que j’adore les situations pas toujours simples qui mettent en jeu 3 déménagements minimum dans l’année et par conséquent, chez lecteurs, vous ne serez pas surpris de savoir que je vais sévir 3 mois à Toulouse avant d’établir mon camp de base à Paris à partir de janvier. Passke c’est comme ça, une partie du Master se fait à Supaero, épiçaytou.

Aujourd’hui, je vais vous présenter mon nouveau squat :

IMG_006310m² perché au bout du couloir, au 2e étage. Je risque pas de me perdre dedans. Avant d’arriver là-bas, en lisant les descriptions, j’ai cru un instant que j’allais me retrouver dans une chambre de type INSA, Bâtiment D. (enfin feu-bâtiment D, il a heureusement finit par être rénové…).Panique.
Fort heureusement, ce n’est pas le cas, et même si ça reste spartiate, je n’ai pas encore vu de formes de vie non-identifiée en plein mutation sur fond d’algues nauséabondes dans la cuvette des toilettes, comme on pouvait en rencontrer dans le D en son temps.

Le seul souci en fait, c’est l’isolation sonore (bon, en résidence étudiante c’est jamais brillant) et surtout l’isolation thermique. Parce qu’au bout du couloir, même si à Toulouse on se ballade en t-shirt de jour, la nuit on se gèle grave. Le premier soir, ma chambre était un frigo, j’aurais tout aussi bien pu planter une tente dehors, c’eut été kif-kif bourriquot. J’ai donc passé ma première nuit roulée en boule sous mes couvertures, tel un husky abandonné au cœur de la Sibérie et contraint à passer la nuit sous une congère. Ça va être marrant en novembre, tiens.
Oui, si vous étiez pas au courant, je suis un petit être fragile, délicat et surtout très frileux.

Le lit à dû être piqué dans un stock de matelas de sieste pour bambins de maternel, aussi. Ceux qui ont le sommeil agité risquent de se retrouver par terre assez vite, et j’estime que les mecs les plus grands de la promo doivent dormir avec les pieds dans le bureau. Les matelas sont bien évidement plastifiés, des fois qu’on fasse pipi au lit, sait-on jamais, ils ont tout prévus.

Bref, sarcasmes mis à part, c’est tout à fait vivable et ma foi, pour 3 mois ça sera impeccable même si c’est loin d’être le 4 étoiles dans lequel je me suis prélassée à Londres. J’ajouterai qu’il faudra que je décore un brin parce que les grands murs gris et tristounets ça va vite me flanquer le blues.

En ce qui concerne les cours, je dois dire que la première semaine fut de type hardcore. ‘fin je savais que j’allais avoir un peu de boulot et après tout tant mieux, j’ai signé pour ça mais là…genre j’ai terminé samedi à 17h. Ourgh.

Tout ça pour dire que je me fonds petit à petit dans mon nouvel environnement. La promo est cool, les gens ont pleins d’idée et pour l’instant ça se présente pas trop mal. =)

Mésaventures matinales & autre miracle.

Aujourd’hui, c’est racontage de vie !!

Les ptits loups, tous les matins, la société met à disposition de ses gentils employés un BUS pour qu’ils puissent aller au boulot. Départ 7h25 devant la résidence étudiante, gratuit, et même s’il n’est pas super rapide, il vous amène à bon port à l’heure. Plutôt pratique quoi.

Ça pourrait même être parfait, sauf que.
Je me demande encore ce que j’ai fait au Bon Dieu pour que, tous les matins, la même stagiaire vienne s’asseoir à côté de moi avec un grand sourire. Elle n’a même pas encore déposé son auguste derrière sur le siège qu’elle commence déjà à papoter. Un vrai moulin à parole. On l’arrête pas. Sa vie, son œuvre, ses combats, un peu comme le blog que vous êtes en train de lire sauf que vous ne pouvez pas refermer la page web pour faire en sorte que ça s’arrête. À ce moment là, il est 7h30. 7h30, people, et c’est insupportable. Si comme moi vous êtes un oiseau de nuit, du type pas réveillé et grognon le matin au réveil, vous comprendrez ma douleur.

Je sais tout : qu’elle est d’origine russe, qu’il y a de fortes  prédispositions pour le diabète dans sa famille, qu’elle se lave les cheveux tous les jours, qu’elle ne loupe pas un match de rugby et qu’elle regarde Battlestar Galactica (c’est dommage, j’avais vraiment envie de regarder la série mais quand j’y pense, je vois sa tête et ça me bloque). Je sais tout et, confidence pour confidence, je m’en contretape abyssalement.

poster_smectaaaJ’ai tout essayé, de l’air d’intérêt jusqu’à l’expression d’un ennui profond manifeste. Bâillements à répétitions. Toussejmenfoustousse. Les écouteurs dans les oreilles. J’ai même tenté d’en placer une dans l’espoir de réguler cette diarrhée verbale, avec mes mots dans le rôle de l’imodium mais elle continue sur sa lancé comme si je n’avais pas ouvert la bouche : généralement, je m’interromps au beau milieu d’une phrase, entre le verbe et le COD, lorsque je constate que de toute façon elle m’a coupé la parole depuis un bail, s’en cogne royalement, et se sent d’attaque pour monologuer encore 20 min.

La seule chose qui marche à peu près, c’est feindre le sommeil. Il faut juste être assez vif pour grimper dans le bus en premier et fermer immédiatement les yeux avec un soupir épuisé à fendre l’âme. Si vous êtes assez rapide, elle aura la décence de ne pas vous réveiller pour vous raconter son programme de la soirée précédente (généralement constitué d’un bain d’une heure, d’une sieste…et j’avoue qu’après j’ai toujours décroché. Probablement un épisode de Battlestar Galactica).

Tout ça pour dire, j’espérais qu’en revenant de ma session d’examen en Angleterre elle se serait chouia calmée. J’ai même pris la voiture pour aller au boulot la semaine qui a suivit, afin d’être sure de faire mes trajets tranquillou.

Quand j’ai repris le bus, RIEN n’avait changé. Mis à part qu’elle avouait avoir été prête à m’envoyer un sms pour savoir ce qui m’était arrivé. Oscour. Alaide. (Si vous vous posez la question, je lui ai laissé mon numéro après m’être fait harceler une demi-heure sur « comment télécharger la derrière saison de Battlestar Galactica ». J’étais prête à tout pour être sûre qu’elle ne me suive pas jusqu’à ma chambre).

Et ce matin, le miracle à eu lieux.
Hallelujah. Ozana. Laché de chérubins potelés. Et autre angelots de la même Arche de Noé. Sonnez hautbois, résonnez musettes. Son, lumières et félicité.

Il y a une NOUVELLE STAGIAIRE.

L’effet fut immédiat, l’autre pipelette l’a immédiatement prise sous son aile pour la coacher pendant tout le trajet, me laissant commater avec délice contre la fenêtre du bus, un sourire de béatitude peint sur le visage.
Prière sincère pour cette nouvelle âme innocente qui bosse ici jusqu’à début septembre, espérons qu’un autre nouveau arrivera d’ici là où elle risque vite de trouver le parcours insupportable. Amen.

Geekin’ time, my friends…

Kids, jeudi dernier a eu lieu un événement relativement douloureux, en plus d’être particulièrement malvenu.
Mon vaillant ordinateur portable, compagnon d’infortunes, galères et autre no-liferie, vient de passer l’arme à gauche, après 4 ans de bons et loyaux services. Enfin presque.

Duh.

Tout ça, c’est la faute de l’écran. Et aussi la mienne. J’estime que si je n’avais pas bougé la souris au moment où ce papy technologique se mettait en veille avec un soufflement de ventilo fatigué, je n’aurais pas déclenché le micmac électrique qui grilla les condensateurs du rétro-éclairage. Scrogneugneu de champs électrique en carton. Tension de claquage détestable. Une vraie plaie. Putain de Vietnam, Joe.
Je suis sure qu’avec un tournevis, une pièce de rechange et un fer à souder il y a un sauvetage à tenter mais je suis pas certaine que le rapport « (coût/temps)xrisque » vaille le coup, ni que vous ayez envie de m’entendre marmonner en causant électronique.

Tout ça pour dire, à moins de me mettre devant l’ordi avec une lampe frontale de 1000W, c’était, genre, sombre (ou opaque, comme vous voulez) et par extension assez peu pratique.
Du coup. Pour palier au plus pressé, j’ai fait une descente à la boutique du coin et raqué quelques euros pour un écran, histoire de pouvoir continuer à bosser mes cours/sujets de partiels que j’avais –bêtement – laissé sur mon disque dur. Et aussi réfléchir à la suite parce qu’à compter de mercredi et pour les 3 semaines à venir, je vais voleter de squat en squat tous les 4 matins très exactement. Et je me vois assez mal trimballer écran+PC agonisant+douzaine de câble de tout ce bazar dans la calle d’un avion/eurostar/sous-marin. Il fallait agir vite, et efficacement.

Les ptits-loups, je n’aurais pas connu de tel embarras si tout le savoir humain (enfin celui qui m’intéresse du moins) n’était pas disponible uniquement sous forme de données numériques. Dommage que les polycopiés soient si peu éco-citoyen parce que EUX n’ont pas besoin de rétro-éclairage pour être lisibles. Sans oublier, il faut le dire, toutes ces petites geekeries qui n’ont rien à voir avec les études qui font que c’est quand même déchirant de se passer d’un PC de nos jours. Mais passons.

Du coup, je suis retournée à la boutique du coin et j’ai échangé l’écran contre ça :

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Un bébé d’1,4kg pas bien grand (10’’), autonome (9H) et totalement ridicule à côté du glorieux 17’ qui a accompagné mes années étudiantes. Mais c’est fichtrement pratique et tout à fait compatible avec la moyenne de vadrouilles diverses et variées, de l’instant et des 6 prochains mois, prévues dans mon agenda de type ministériel.

Puis c’est cute, pas la grosse ruine, relativement rapide, avec Windows XP et une sortie vidéo. En clair, ça fera très bien l’affaire pour dépanner au pied levé, pour l’instant. Quand les temps seront meilleurs, j’aviserais pour élire le prochain vrai PC sur lequel je jetterai mon dévolu…en espérant que je n’égare pas ce petit truc au fond d’un sac entre-temps !

Autrement, je me refais à peu près toutes les ziks plus ou moins kitch/cultes/pourave, en redécouvrant le métal finlandais et la pop grecque, probablement un side effect désagréable de l’Eurovision. Les enfants, il est temps que je quitte ces 16m² exigüe, l’enfermement volontaire bien que contraint et forcé est abrutissant et ne me sied guère plus d’une semaine. Enfin on reparlera de tout ça quand je serais paumé dans l’immonde bordel logistique qui s’annonce, entre stage,partiels, entretiens, partiels, résultats, partiels, dans x villes/pays différend…si je m’en sors vivante, je pourrais clamer au monde que ça n’a jamais été autant la croix et la bannière de faire tenir tout ça en un temps record…et que je resterai enfermée dans ma chambre à glander avec délice pour un bon paquet de soirées.

Au Passage

La résidence (et particulièrement mon étage) est réputée pour être un espace festif.
Il suffit de voir la tête de la cuisine commune au petit matin pour en déduire qu’il y a eu un after particulièrement intense en revenant de boite. Pour en avoir fait un bon paquet, ça peut même des fois finir en bataille rangée et c’est généralement à ce moment que vous battez en retraite dans votre chambre pour pas finir recouvert de sauce tomate. Ils sont chahuteurs, dans le coin.

Tout ça pour dire, au fil des jours, les étiquettes en papier collée sur les portes avec le nom des occupants d’une chambre ont été arrachées, mélangées, modifiées… un joli bazar. Il y a toujours les numéros mais il semblerait que passé 3g, un étudiant en sciences normalement constitué (et imbibé) soit incapable de lire des chiffres. C’est comme ça que de temps à autre, entre 2 et 4h du mat’, vous trouvez devant votre porte un gars qui cherche désespérément à entrer, persuadé qu’il est devant SA chambre. Classique quoi.

Cette nuit, ça a été encore plus fort, j’ai trouvé ça par terre en sortant de ma chambre pour me faire un thé après une « nuit projet » bien tassée…j’me disais bien que j’avais entendu un truc gratter à la porte vers 3h. Lui, il devait probablement taper la sieste en attendant que son colloc’  rentre de beuverie et lui ouvre, sans calculer qu’il s’était gouré d’étage…

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Photo prise à l’insu de son plein gré, mais comme il avait son porte-feuille sur le visage, ce petit imprudent…

Autrement, j’ai eu les résultats des tests de logique/maths/expression que je me suis tapée à Lyon —oui, je n’étais pas partie là-bas juste pour faire du ski et chanter des âneries avec des potes en buvant du Sheridan— et c’est carrément pas mauvais du tout…Je n’ai donc plus aucune excuse pour ne pas finir de monter des dossiers d’admission pour l’année prochaine. We’ll see…