Un peu de paillettes dans ce monde de brutes.

Parlons peu, parlons bouffe. Ma plus grande déception en arrivant ici, c’était les repas. Au Village, c’était Mac Do tous les midis, (ou Subway, au choix) rapporté par les chauffeurs sur le site. Disons que le Village c’est un peu loin de tout type de resto quelconque, que c’était trop le rush pour s’absenter longtemps et que de toute façon le fait de devoir faire 2 bornes minimum sur le site pour trouver un truc qui ressemble à des toilettes, ça encourage pas des masses à faire l’aventurier en matière de bouffe les premiers jours …
Une semaine à se nourrir avec 6 pauvres nuggets tièdes/jour et une micro-frite, parce que là-bas c’est des portions format « nourrisson et petite enfance ». Le drame.

Jusqu’au jour faste où la cantine du Village a ouvert ses portes. Bon, ce jour-là les cuistots en étaient à leur coup d’essai et avaient complètement zappé qu’il n’y avait pas que des indiens sur le site. Du coup on a eu la version assaisonnée comme à la maison : Je mourrais tellement de faim ce jour-là que j’ai dégommé la moitié de mon assiette avant de réaliser que ça cramait méchamment. Tout ça pour ressortir de la salle repue et ravie mais avec les lèvres qui brulaient autant que si j’avais roulé un patin au dragon de Shrek et le sentiment d’avoir une chaudière entre les côtes. Depuis, j’ai pris un peu l’habitude et la bouffe indienne, c’est indéniablement bon.

Après y a eu les bureaux, avec les livraisons de Domino’s pizza entre deux coups de fils. Ça, c’est la version «putin le stress trop d’boulot j’m’en sors pas aaaaaaaaah», avec un squat au petit resto indien à côté de l’hôtel le soir. Mais, les p’tits loups, les choses ont changé.

Quand on bosse à l’étranger, il y a ces mots magiques : Per Diem. Une grosse liasse de roupies qui tombe sur votre bureau pour couvrir vos frais journalier en plus de votre salaire. Ce qui n’est pas le cas quand vous bossez au pays parce que c’est bien connu, le cout de la vie est plus élevé en Inde qu’à Paris, surtout pour un stagiaire (blague). Mais en l’occurrence, je ne vais surtout pas me plaindre hein 😀

Le Mac Maharaja. Découverte culinaire du mois. Ou pas.

Rapporté au niveau de vie du pays, ce petit bonus vous permet juste de vivre comme un golden boy à plein temps. Et depuis une semaine, maintenant que les Jeux sont lancés et qu’il est possible de faire de vraies pauses repas et d’envisager de quitter le bureau avant 21h, je vous raconte pas les dégâts.

Mes collègues m’ont enrôlée dans une espèce de marathon qui consiste à squatter tous les restos des palaces de la ville. La décadence totale. En bon être humain, je résiste à tout sauf à la tentation : Une semaine de festins gargantuesques. No limit. Le clou du show c’était dimanche dernier à l’occasion d’un brunch très corporate pour fêter l’ouverture des Jeux : Avant de me lancer, je pensais que le champagne à 10h30, pour digérer un bon gros breakfast à l’anglaise, c’était pas une bonne idée. Surtout en open-bar. En fait, ça passe très bien.

Alors ouiiiiiiiii, je saiiiiiiis, c’est pas local, c’est pas typiiiiiiiiiiiiiiique…mais j’vous jure qu’au bout d’un mois, le local et le typique, quand on fait des journées de bourrin sans un iota de tourisme :

  1. On peut très bien s’en passer quelques jours.
  2. Entre nous, on n’en a plus rien à foutre.

Le plus scandaleux là-dedans c’est que, comme personne n’est à l’abri d’une descente express dans un dépôt crade et glauque, c’est la grande mode clochard. Le clodo-chic. La tête des portiers quand ils voient débarquer 15 pouilleux, avec des jeans troués et des converses dégueux devant leurs hôtels de luxe, c’est pas triste. Quand je pense qu’avant d’arriver ici j’ai envoyé un mail pour savoir si le tailleur était de mise…Pour découvrir un environnement tellement à l’arrache et crado que les négociations terrain se font sur une planche posée sur de vieux bidons d’essence, avec un client en basket et un responsable de site en short. Z’ont du se payer une bonne barre de rire au bureau, tiens, en me lisant.

Du coup j’ai débarqué à Delhi avec toute une tapée de vieux t-shirts autres attirails d’une autre époque et en partant bosser le matin j’ai parfois l’impression d’avoir 14 ans. Mes fringues parisiennes commencent à me manquer méchamment.

Ça et puis, pour achever le sujet bouffe, le fait indéniable qu’il n’y a pas de vrais steaks dans ce pays commence à me rendre complètement nostalgique. Heureusement que j’ai découvert ce resto australien qui fait des burgers de champion parce que passer encore un mois à ce régime c’était un coup à attaquer une vache sacrée à la fourchette.

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