Il y a quand même une chose à retenir de tout ça : les Jeux ont bien eu lieu. Je suis passée vite fait au Village en cours de semaine pour checker deux-trois bricoles et « Oh surprise », il y a eu des métamorphoses depuis ma dernière descente sur place. Des athlètes partout, des installations qui fonctionnent à plein régime, des boutiques de souvenirs pleines de vuvuzelas.
Oui, vous avez bien lu, même ici on y a eu droit…j’ai considéré en acheter une ou deux (voire une caisse), pour les utiliser à la fenêtre de la bagnole histoire de traumatiser les rickshaws et autres motards à l’arrêt pendant les embouteillages. Avec un regard sadique et toute la puissance de mes petits poumons musclés. Jusqu’à l’apoplexie. Par pure vengeance. Parce que quand ça bouchonne à Delhi (genre régulièrement) avec leur vénération fanatique du bruit et du klaxon, c’est l’Enfer sur Terre. A côté, les avertisseurs sonores d’un périph’ parisien c’est une petite musique de nuit. Donc : œil pour œil, tympan pour tympan.
Bref, même si tout n’a pas été parfait, c’était loin d’être ridicule et honnêtement, ça m’a fait super plaisir (je parle des Jeux hein, pas des vuvuzelas). Un beau challenge. Quand on voit où en était la situation, ne serait-ce que 48h avant l’ouverture, on regarde forcément tout ça avec un peu d’émotion.
Mais pendant que tout ce petit monde raflait des médailles, ça commençait déjà à s’agiter backstage pour commencer à plier discrètement bagage. Certains arpentaient les terrains, faisant fondre la semelle de leur converses sur des pistes de cyclisme brulantes. D’autres faisaient le tour des stades pour chercher des camions égarés : Sachez qu’un conducteur indien peut vivre quelques jours très peinard, sans bouger de la cabine de son poids lourd, en attendant que vous le débusquiez quelque part en rase campagne. Ils sont fâchés avec les plans dans ce pays. Ça peut durer trèèèèèès longtemps, je vous préviens, on a des records de presque une semaine. Ou alors un conducteur de camion un peu relax peut très bien se barrer en laissant son véhicule sur le bord de la route pour aller se chercher à manger, puis taper une sieste de deux heures sous un arbre…avant d’aller livrer son matos (qui porte évidement l’étiquette URGENTISSIME) 300m plus loin. 300m en 2h. Si ça c’est pas de l’optimisation de planning, je sais pas ce que c’est.
Et après les flics au portique de sécurité vous serinent 1h de plus, mitraillette au poing, parce que les rouleaux de papier bulle dans le conteneur sont pas tout à fait ISO 9001 et que, comme ils ont un doute sur la sécurité, il faut tous les passer à la machine à rayon X. Tous. La machine en question a le format de celles utilisées pour un contrôle bagage à l’aéroport alors pour scanner un camion vous pensez bien qu’on a le temps de se faire un thé ou douze. Puis après on sort le compteur Geiger, car après-tout, sait-on jamais, dès fois qu’un ouvrier ait planqué une ogive dans son baluchon…
Bref, vous comprenez mieux pourquoi on était un peu short avec 7 ans pour organiser tout ça…
Mais c’est cool, au moins le soir au resto on se marre bien ! et ici on relativise vite : l’Inde c’est pas exactement un pays de bisounours alors un retard sur le planning c’est difficilement vu comme un drame (Sauf sur ce blog mais c’est mon côté artistique qui donne cet effet. Théâtralité oblige. Voilà.)…la vie est loin d’être tendre pour tout le monde dans ce pays mais ceci est une autre histoire.
Bref. Grand retour au Village la semaine prochaine. En attendant, je vais passer mon temps entre les bureaux, les sites et le dépôt secondaire : un hangar perdu dans la cambrousse indienne, confié à la vigilance d’un vieux gardien de sécurité armé d’un mousquet (true story) et de son fidèle compagnon, un labrador à trois pattes mangeur de testicules (true story aussi). Stay tuned.
1 commentaire jusquà maintenant ↓
Mouahahah je surkiffe tes posts !
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