Articles de juin 2009 ↓

Pour l’instant, ça roule…

Kids, parmi mes plus fidèles compagnons de route, je peux citer mon vieux sac à dos Quicksilver beige (qui est en passe de battre en ancienneté celui que je trainais au collège, tout en réalisant l’exploit d’être un peu moins rapé/troué/crado), mon ipod a qui j’impose une cadence démentielle depuis son acquisition, l’irremplaçable carte 12-25, le GPS de mes parents (qui est plus ou moins devenu le mien pour cause de squattage intensif et abusif) et surtout, la voiture qui va avec.

Une Renault Clio, millésime 1993, blanche, 180 500 bornes au compteur. Une warrior. Qui a gagné 1-0 contre la portière arrière gauche du bolide de ma mère, un jour où je m’enfuyais de chez-moi à la bourre en marche arrière. On construisait solide, à l’époque.

caisseImpossible de faire un excès de vitesse : je suis sure qu’à plus de 140km/h, le volant se décroche à cause des vibrations. Perso, ça fait longtemps que j’ai arrêté de regarder le compteur de vitesse quand je suis sur l’autoroute : généralement, quand je monte l’auto-radio au niveau 22-23 pour couvrir le bruit du moteur, je suis pile poil à la vélocité admise. A noter que ça nécessite de hurler « BONJOUR !!! » à l’arrivée au péage sans prendre le temps de baisser le son (et accessoirement passer pour une jackie). Ou de se coller une frayeur quand on redémarre le lendemain matin et que la radio vous braille dessus plein pot avec les réglages de la veille.

Ces derniers temps, elle m’en fait un peu voir de toutes les couleurs. Ça a commencé l’été dernier quand j’ai crevé un pneu : 2h de lutte acharnée sous le soleil à essayer de démonter le pneu en question, en râlant comme un pou et en envoyant balader tout le monde passke « je suis une femme libérée, ingénieure dans un futur proche, et qu’on va pas se laisser emmerder par quatre boulons, non mais sans blague. »

Résultat des courses, mon frère a eu pitié, a prit le relais, a failli se péter un poignet…et après un débat passionné sur le sens dans lequel on dévisse, et des libations homériques de dégrippant, il a fallu le poids de mon grand-père sur la clé pour débloquer les boulons. Héroïque.

Il y a eu aussi la fois où j’ai eu une panne de ventilation. Ce qui tombait très bien puisque je ramenais quatre filles de mon équipe de basket, tout de suite après un match, un soir de grand-froid. Grâce à ces circonstances combinées et la densité de buée sur les vitres en résultant, j’ai pu découvrir les joies de la conduite avec la tête par la fenêtre, ce que je rêvais de faire depuis mon premier visionnage d’Ace Ventura.

Ensuite, pour une raison inconnue, ma voiture s’est mise à moisir gentiment pendant mon absence en Angleterre, la transformant en boite de pétri le temps des vacances de Noël. Nettoyage intensif, et autres désinfections consciencieuses sont venue à bout des colonies de pénicillines qui squattaient l’intérieur. On ne peut malheureusement pas en dire autant de l’odeur qui s’est accrochée, tenace et pas toujours très agréable. Senteur reblochon bien fait, m’enfin au bout de 2h, on y fait plus attention…

Il y a deux mois j’ai réalisé que c’était à cause d’une fissure vachement pernicieuse et bien planquée au-dessus de la roue (réparée depuis avec un bout d’adhésif argenté), qui envoyait l’eau directement dans le coffre, avant d’aller inonder les sièges arrières…de ce côté, je remercie les sacs que j’avais mis dans le coffre pour m’avoir permis de la localiser. Dommage qu’ils aient été trempés (ainsi que leur contenu) lors de cette heureuse découverte.

Et enfin, j’ai appris à mes dépends que si je la laisse sur un parking plus d’une semaine sans débrancher la batterie, elle me boude et refuse carrément de se mettre en route. J’ai pris l’habitude de la démarrer à la pince croco, avec une vitesse et une habileté qui flirte avec la virtuosité pour peu que j’arrive à localiser une âme bienveillante qui sache ouvrir le capot de sa caisse sans un manuel.

Tout ça pour dire…bien que ce bolide m’ait rendu de fiers services pendant 3 ans en sillonnant la France (et une partie de l’Angleterre) sans panne majeure, il est peut-être grand temps d’envisager une retraite avant qu’elle ne fasse un infarctus au bord de l’autoroute. Histoire à suivre…

Mésaventures matinales & autre miracle.

Aujourd’hui, c’est racontage de vie !!

Les ptits loups, tous les matins, la société met à disposition de ses gentils employés un BUS pour qu’ils puissent aller au boulot. Départ 7h25 devant la résidence étudiante, gratuit, et même s’il n’est pas super rapide, il vous amène à bon port à l’heure. Plutôt pratique quoi.

Ça pourrait même être parfait, sauf que.
Je me demande encore ce que j’ai fait au Bon Dieu pour que, tous les matins, la même stagiaire vienne s’asseoir à côté de moi avec un grand sourire. Elle n’a même pas encore déposé son auguste derrière sur le siège qu’elle commence déjà à papoter. Un vrai moulin à parole. On l’arrête pas. Sa vie, son œuvre, ses combats, un peu comme le blog que vous êtes en train de lire sauf que vous ne pouvez pas refermer la page web pour faire en sorte que ça s’arrête. À ce moment là, il est 7h30. 7h30, people, et c’est insupportable. Si comme moi vous êtes un oiseau de nuit, du type pas réveillé et grognon le matin au réveil, vous comprendrez ma douleur.

Je sais tout : qu’elle est d’origine russe, qu’il y a de fortes  prédispositions pour le diabète dans sa famille, qu’elle se lave les cheveux tous les jours, qu’elle ne loupe pas un match de rugby et qu’elle regarde Battlestar Galactica (c’est dommage, j’avais vraiment envie de regarder la série mais quand j’y pense, je vois sa tête et ça me bloque). Je sais tout et, confidence pour confidence, je m’en contretape abyssalement.

poster_smectaaaJ’ai tout essayé, de l’air d’intérêt jusqu’à l’expression d’un ennui profond manifeste. Bâillements à répétitions. Toussejmenfoustousse. Les écouteurs dans les oreilles. J’ai même tenté d’en placer une dans l’espoir de réguler cette diarrhée verbale, avec mes mots dans le rôle de l’imodium mais elle continue sur sa lancé comme si je n’avais pas ouvert la bouche : généralement, je m’interromps au beau milieu d’une phrase, entre le verbe et le COD, lorsque je constate que de toute façon elle m’a coupé la parole depuis un bail, s’en cogne royalement, et se sent d’attaque pour monologuer encore 20 min.

La seule chose qui marche à peu près, c’est feindre le sommeil. Il faut juste être assez vif pour grimper dans le bus en premier et fermer immédiatement les yeux avec un soupir épuisé à fendre l’âme. Si vous êtes assez rapide, elle aura la décence de ne pas vous réveiller pour vous raconter son programme de la soirée précédente (généralement constitué d’un bain d’une heure, d’une sieste…et j’avoue qu’après j’ai toujours décroché. Probablement un épisode de Battlestar Galactica).

Tout ça pour dire, j’espérais qu’en revenant de ma session d’examen en Angleterre elle se serait chouia calmée. J’ai même pris la voiture pour aller au boulot la semaine qui a suivit, afin d’être sure de faire mes trajets tranquillou.

Quand j’ai repris le bus, RIEN n’avait changé. Mis à part qu’elle avouait avoir été prête à m’envoyer un sms pour savoir ce qui m’était arrivé. Oscour. Alaide. (Si vous vous posez la question, je lui ai laissé mon numéro après m’être fait harceler une demi-heure sur « comment télécharger la derrière saison de Battlestar Galactica ». J’étais prête à tout pour être sûre qu’elle ne me suive pas jusqu’à ma chambre).

Et ce matin, le miracle à eu lieux.
Hallelujah. Ozana. Laché de chérubins potelés. Et autre angelots de la même Arche de Noé. Sonnez hautbois, résonnez musettes. Son, lumières et félicité.

Il y a une NOUVELLE STAGIAIRE.

L’effet fut immédiat, l’autre pipelette l’a immédiatement prise sous son aile pour la coacher pendant tout le trajet, me laissant commater avec délice contre la fenêtre du bus, un sourire de béatitude peint sur le visage.
Prière sincère pour cette nouvelle âme innocente qui bosse ici jusqu’à début septembre, espérons qu’un autre nouveau arrivera d’ici là où elle risque vite de trouver le parcours insupportable. Amen.

Baby we were born to run

Et voilà.
Je viens de finir l’un des plus grand challenge logistique de ma courte vie. En dix jours, j’ai usé 4 billets de trains, 2 billets d’avion, quelques tickets de RER et ma fidèle carte Oyster. J’ai testé 2 auberges de jeunesses différentes et squatté en transit chez mes cousins les autres nuits, pour des escales parisienne dont la durée oscillait entre 15 et 52 heures. J’ai passé 5 partiels et un entretiens à HEC, et changé le contenu de mes sacs de voyage un nombre incalculable de fois.

Je suis à l’aéroport en attendant que l’embarquement commence, et si Dieu veut, je serai de retour en France d’ici quelques heures. Encore une petite centaine de kilomètres en voiture, et je devrai être en mesure de black-outer dans un coin de ma chambre à Pau. Espérons que mon bolide va démarrer sans me faire de gag cette fois-ci, je me sens pas d’attaque pour attendre une dépaneuse sur le parking de l’aéroport entre 23h et minuit.

Kids, vous savez à quel point je suis fâchée avec tout ce qui rapproche de près ou de loin à un « départ », ceux qui suggèrent une certaine finalité, du moins. (‘fin vous le savez peut-être pas mais maintenant zêtes au courant). Curieusement, je n’ai pas le traditionnel coup de blues que je me trimballe fugitivement dans ce genre de cas.

Je suis simplement vidée et bien assommée, avec un champ de vision un peu plus limité que d’habitude et des charbons ardents à la place des yeux. Ou alors les évènements se sont succédés tellement vite depuis que je suis partie que mes neurones n’ont pas pris le temps de tout traiter-enregistrer. Y a aussi de fortes chances que je sois trop démontasse pour avoir envie de me lancer dans un instant de mélancolie émue, même si mon inconscient en a envie. Généralement l’épuisement total a plutôt l’effet inverse sur ma modeste personne. Tant mieux si j’y échappe cette fois-ci. Paradoxalement, si je m’écoutais, j’irai me prostrer dans un coin de l’aéroport, emmitouflée dans mon hoodie, en versant des larmes d’épuisement avant de m’endormir sur place. Quand mon réveil va sonner demain matin vers 6h50, il est fort possible que je me mette à chouiner avant de m’extirper de ma couette avec des marmonnements fatigués et déchirant.

Je viens quand même de passer 5 min à expliquer à l’enregistrement que je me rendais à Lyon, avant de me souvenir que je vais à Toulouse. Chais plus trop où j’habite, là.

N’empêche, le week-end était fun, touristique, festif et vraiment chouette. Finir l’épisode « Londres » sur une note de ce genre, ça fait plaisir !
La suite des évènements est un peu flou (je vais pas m’en plaindre). Je me vois bien passer quelques soirées tranquillou, me poser un brin, faire la sieste, passer quelques coups de fils, dépoussiérer ma guitare, regarder des bouts de série US…avant de reprendre vite-fait la route pour de nouvelles aventures que j’espère riche et en fun et en émotions. Oui, toussa.

J’en peux plus les enfants. Vivement que je sois dans l’avion, je vais m’écrouler avec délice.