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Baby we were born to run

Et voilà.
Je viens de finir l’un des plus grand challenge logistique de ma courte vie. En dix jours, j’ai usé 4 billets de trains, 2 billets d’avion, quelques tickets de RER et ma fidèle carte Oyster. J’ai testé 2 auberges de jeunesses différentes et squatté en transit chez mes cousins les autres nuits, pour des escales parisienne dont la durée oscillait entre 15 et 52 heures. J’ai passé 5 partiels et un entretiens à HEC, et changé le contenu de mes sacs de voyage un nombre incalculable de fois.

Je suis à l’aéroport en attendant que l’embarquement commence, et si Dieu veut, je serai de retour en France d’ici quelques heures. Encore une petite centaine de kilomètres en voiture, et je devrai être en mesure de black-outer dans un coin de ma chambre à Pau. Espérons que mon bolide va démarrer sans me faire de gag cette fois-ci, je me sens pas d’attaque pour attendre une dépaneuse sur le parking de l’aéroport entre 23h et minuit.

Kids, vous savez à quel point je suis fâchée avec tout ce qui rapproche de près ou de loin à un « départ », ceux qui suggèrent une certaine finalité, du moins. (‘fin vous le savez peut-être pas mais maintenant zêtes au courant). Curieusement, je n’ai pas le traditionnel coup de blues que je me trimballe fugitivement dans ce genre de cas.

Je suis simplement vidée et bien assommée, avec un champ de vision un peu plus limité que d’habitude et des charbons ardents à la place des yeux. Ou alors les évènements se sont succédés tellement vite depuis que je suis partie que mes neurones n’ont pas pris le temps de tout traiter-enregistrer. Y a aussi de fortes chances que je sois trop démontasse pour avoir envie de me lancer dans un instant de mélancolie émue, même si mon inconscient en a envie. Généralement l’épuisement total a plutôt l’effet inverse sur ma modeste personne. Tant mieux si j’y échappe cette fois-ci. Paradoxalement, si je m’écoutais, j’irai me prostrer dans un coin de l’aéroport, emmitouflée dans mon hoodie, en versant des larmes d’épuisement avant de m’endormir sur place. Quand mon réveil va sonner demain matin vers 6h50, il est fort possible que je me mette à chouiner avant de m’extirper de ma couette avec des marmonnements fatigués et déchirant.

Je viens quand même de passer 5 min à expliquer à l’enregistrement que je me rendais à Lyon, avant de me souvenir que je vais à Toulouse. Chais plus trop où j’habite, là.

N’empêche, le week-end était fun, touristique, festif et vraiment chouette. Finir l’épisode « Londres » sur une note de ce genre, ça fait plaisir !
La suite des évènements est un peu flou (je vais pas m’en plaindre). Je me vois bien passer quelques soirées tranquillou, me poser un brin, faire la sieste, passer quelques coups de fils, dépoussiérer ma guitare, regarder des bouts de série US…avant de reprendre vite-fait la route pour de nouvelles aventures que j’espère riche et en fun et en émotions. Oui, toussa.

J’en peux plus les enfants. Vivement que je sois dans l’avion, je vais m’écrouler avec délice.

Les low-cost, tout un art

Me revoilà à Londres. Mon squat actuel est une charmante auberge de jeunesse Girls Only (ou comment profiter de la discrimination positive pour se loger quand on est une nana), à 2 arrêts de tube de l’Imperial College. Pas mal mais leur réseau wi-fi pue: Je suis actuellement dans le couloir, mon pc sur les genoux.

Je suis venue ici par la voie des airs et, du coup, j’ai bien envie de vous faire une analyse du joyeux festival qui se déclenche immédiatement après l’arrêt complet de l’avion sur le tarmac, à l’arrivée.

Dès l’extinction du signal lumineux, vous remarquerez que les gens bondissent toujours littéralement de leurs siège, avec en fond sonore le cliquetis d’innombrables ceintures de sécurité qu’on déboucle à la volée (paye ta formule). Et ils patientent tant bien que mal, fébrilement, debout courbés entre les rangés de sièges, à raison de 3 au m², en attendant que la passerelle soit arrimée et la porte ouverte pour libérer les fauves. Pourtant l’avion n’est pas en flamme, mais il faut visiblement s’en enfuir le plus vite possible.

Je me gausse, mais je suis la première à faire ça. Généralement, je voyage à la bourre, avec correspondance, rendez-vous avec des potes…(mazette, ça fait carrément femme Barbara Gourde tout ça) et croyez-moi, pour s’extirper le plus vite possible d’un aéroport en économisant une bonne demi-heure, ça nécessite une organisation minutée. J’vous ai fait un petit shéma récapitulatif :

graph

Tout un art. L’autre avantage de se mettre devant c’est que statistiquement, en cas de soucis, c’est là où vous avez la plus haute probabilité de survie. J’ai vu de ces trucs sur les avions en cours cette année…je devrais envoyer quelques photos au service pub de la SNCF, ça les aiderait à vous faire préférer le train, tiens.

Mention spécial à Ryanair, quand même. Hormis le fait qu’ils sont encore plus voyous qu’Easyjet pour tenter de piéger le client en multipliant les combines pour le faire raquer pour un oui ou un non, tout ce qu’ils font est esthétiquement très laid.

Le site oueb est de type moche, criard, agressif en plus d’être bordélique et opaque. Le pire c’est qu’on retrouve ça dans les avions. Admettons, ils n’ont pas le choix, économie oblige, l’intérieur est 99% vieux plastique. Mais ils n’étaient pas obligés de choisir des couleurs aussi moches, si ? bleu pétant et jaune fluo. Heureusement que les trajets sont courts parce que ça pique les yeux.

A une époque, on avait droit à un superbe jingle après l’atterrissage. Une catch-phrase du style « Bravo, encore un atterrissage réussi pour Ryanair ! ». Applaudissement pré-enregistré. Ovation en voix-off. Mélodie débile qui donne l’impression d’être prisonnier d’un Tex-Avery. Roulement d’yeux effaré de ma part. Et tout. Expression complètement paniquée de ma voisine qui a sprinté jusqu’à la sortie.
C’est bizarre, on l’entend de moins en moins, cette annonce, allez comprendre.

En traversant les nuages, j’ai pas pu m’empêcher de jeter un coup d’œil par le hublot, avec un ricanement niais. La faute à ce extrait collector du film le plus WTFesque de l’année. Scènes anthologiques, bien que globalement ce soit une bouse sans nom. J’vous laisse déguster :

Spring Break

Hier, j’ai déposé mon rapport sur le bureau de mon tuteur, avec un grand sourire et des cernes jusqu’au menton. Pour fêter ça, j’ai invité Deborah (aka « la thésarde avec qui je bosse ») au resto du coin et je me suis payée deux heures de lectures au soleil, allongée sur la pelouse de Hyde Parc, avant de tirer des bords directions Piccadilly Circus.

Mes dossiers d’inscriptions sont bouclés (le plus urgent, du moins, le reste attendra un peu passke faut pas pousser), j’ai rangé mon bureau et je suis en train de manger un de ces délicieux muffin au chocolat qu’ils vendent à la cafèt’ de mon département. Ça vous repeint le visage (et le clavier) en noir tellement c’est pratique à manger mais c’est pas grave.
Voilà, mon 2e trimestre ici s’achève et dans quelques heures, je serais de retour pour une brève escale en France.
En tout franchise, le temps est passé tellement vite que je ne réalise absolument pas. Si ça se trouve, j’ai peut-être assisté aux derniers cours de ma vie étudiante cette semaine et ça me fait ni chaud ni froid. Ces dix derniers jours ont été tellement blindés que j’ai du mal à me dire que du jour au lendemain c’est changement complet de rythme et de décor. Ma valise est faite, mes billets d’avions sont sur le bureau…c’est parti pour un mois de vacances et de vadrouilles.

Mes capacités physiques étant somme toute limitées, je ne peux pas déménager avec mes seuls petits bras les 100kgs de bagages (à vue de nez) qui se sont entassés dans cette chambre. Et comme ma présence est expressément requise ailleurs, mes affaires vont donc rester à Londres encore quelques temps puisque j’ai la chambre jusqu’à fin Avril. A ce sujet, je suis positivement ravie de pouvoir revenir ici et continuer de profiter de la vie londonienne sur la fin de mes vacances !
Et de toute façon, je reviendrais ici pour passer les exam’ fin mai…
Anyway, je ne regrette pas une seule minute de mon (trop) bref passage ici, j’en aurais même bien repris un peu. 5-6 mois ? j’ai même pas l’impression d’en avoir fait 2…mais je radote !

Autrement, là maintenant tout de suite, je vais devoir vous laisser. Vous aurez de mes nouvelles d’ici 2-3 semaines, à la louche. Plus de web, téléphone portable au fin fond d’un tiroir, faisons fi de toute cette technologie futile (mais Ô combien indispensable) total freedom et bisou tout le monde. J’ai troqué mes converses contre des godasses de rando et je pars pendant quelques temps loin à l’aventure, ça va être bien.

Mind The Gap

Désolée, j’ai pas trouvé plus bidon comme sujet ce soir. Mais vous allez voir, y a quelques trucs à dire sur le métro londonien…

Tout d’abord la profondeur : en France, vous descendez une volée de marches (mettons 2, soyons fous) et vous y êtes. En Angleterre, la première fois vous vous demandez si vous allez tomber sur des rails un jour. Pour la descente c’est pas un drame, mais je vous déconseille de prendre les escaliers pour remonter, vous risqueriez d’être désagréablement surpris.

A mon humble avis, ils ont du lancer une vaste campagne de recherche de pétrole à une époque dans la ville et n’ayant rien trouvé, ils ont recyclé les puits en métro. C’est la seule explication que je vois pour avoir planqué les rails aussi profondément sous terre.
Les stations sont généralement immenses, on marche beaucoup, si vous trouvez Châtelets-les-Halles trop vaste vous avez pas finit de rire ici.

A coté de ça, les rames de métro sont plus petites qu’à Paris, les plus grands ont intérêt à baisser la tête pour passer la porte.

Les Anglais ont l’équivalent de « la voix de la SNCF » dans le métro, un charmant timbre féminin qui vous annonce où vous êtes, avant de conclure sur le mondialement connu Mind the gap, between the train, and the platform , véritable cris de guerre du londonien adepte du métro-boulot-dodo. Tellement connu et trademark qu’ils vendent des strings en ville avec un gros « mind the gap » tagué dessus. Vous en trouverez sur le site officiel des transports londonien, c’est d’un chic fou.

Les Anglais sont loin d’être aussi nerveux que les parisiens dans l’underground. Le fameux flegme britannique fait que vous verrez très rarement des gens sprinter dans les couloirs en entendant un métro arriver au bout. Admirable, mais particulièrement pénible quand vous êtes pressé et que l’accès est bloqué par 30 personnes qui marchent au pas. Ceci dit, ils sont champions pour garder leur droite dans les escalators. Sauf vers Saint-Pancras, mais vu la proportion de Français fraichement débarqué de l’Eurostar qu’il doit y avoir dans le lot c’est pas étonnant.

D’ailleurs, paradoxe numéro un : en France on roule à droite. Dans le métro, on tient aussi sa droite pour laisser le passage. Jusque là tout va bien. En Angleterre, ils roulent à gauche…et tiennent aussi la droite dans le métro. Suis-je la seule à penser que c’est légèrement surprenant ?

Ah, pour ce qui est des tarifs, les transports à Londres ça coute un max. Si vous venez faire du tourisme ici, ne serait-ce que pour un week-end, prenez une carte Oyster (oui, après le pass Navigo, la carte huître, me demandez pas d’où ça sort). Vous ferez des économies, surtout si vous vous déplacez en métro ET en bus. Fraude impossible dans le métro, n’essayez même pas.

Règle de sécurité de base : évitez de vous appuyer de tout votre poids sur les portes de la rame pendant qu’elle circule, à une époque il arrivait que le verrou saute en cours de route, la porte s’ouvrait et les gens qui tombaient se faisaient bobo tout plein. Le problème serait résolu mais je n’ai jamais vu un Londonien prendre le risque, même aux heures de pointes.

Le métro ferme relativement tôt (minuit 30, même en week-end), mais le réseau de bus qui circule de nuit dans la capitale est relativement impressionnant.

Enfin, méfiez-vous pendant les week-ends : certaines lignes peuvent être coupées pour cause de maintenance. Gardez un œil sur les panneaux d’informations, ça pourrait vous éviter de rater le train pour rentrer à la maison 😉

Et n’oubliez pas : mind the gap !