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Top of ze wave.

Me voilà de retour du Cap, reposée, l’œil vif et le l’épiderme quelques tons plus bruns qu’avant le départ. Et ce petit séjour revigorant m’a donné envie de vous dévoiler les arcanes d’un sport qui fascine les foules, ou pas : le surf.

Croyez-moi, on a tort de faire l’amalgame surf=sport de poseur.
Sauf pour l’engeance qui plante le nez de sa planche dans le sable à la verticale, parce qu’il faut être un sagouin laqué d’une couche d’amateurisme épaisse comme ça pour traiter son matos avec si peu de considération.

surf

Le surfeur a un pet au casque, parce que c’est la seule raison qui justifie d’aller ramer comme un débile FACE aux vagues avant de s’adonner au surf proprement dit. Il y a aussi cette technique fabuleuse qu’on appelle « le canard », qui consiste à plonger AVEC sa planche SOUS ladite vague qui vous arrive de face dans la figure, plein pot, avec un rugissement furax. Oue, moi aussi, la première fois qu’on m’a dit ça j’ai rigolé mais c’est même pas une blague.

Le canard consiste grosso-modo à plier un genou, tendre une jambe, pousser sur ses bras, se tortiller un peu, prier un bon coup et essayer de faire couler le surf. Trivial. A partir de là, vous avez plusieurs issues :

1)      La technique réussie et vous traversez un espace d’eau béni, vierge de toute turbulence, alors que l’enfer liquide se déchaîne au-dessus de votre tête.

2)      Ça réussit à moitié, la vague vous écrase le dos et vous passez de l’autre côté avec l’impression qu’un bucheron suédois vous a flanqué une bourrade amicale entre les omoplates.

3)      Ça foire totalement, le rouleau vous aspire en essayant de vous péter les reins, vous envoie directement dans l’estomac d’un lave-linge bloqué sur le mode « essorage » avant de vous relâcher tel un jouet brisé pour s’en prendre à votre planche. Laquelle, engloutie par la vague, vous traine par la cheville, sous l’eau, sur une dizaine de mètre ou deux, même si vous plantez vos ongles dans le sable en vous râpant le menton contre des restes de coquillage pour échapper au tour de manège supplémentaire. Si on filmait le tout, on aurait des scènes dignes d’un Tex-Avery. Les poissons doivent s’en payer de sacrées tranches, moi j’vous le dis.

Quelle qu’en soit l’issue, vous vous en sortez en crachotant, un œil noyé sous une mèche de cheveux passke l’océan ça décoiffe, l’autre clignant bêtement pour en éjecter l’eau salée. Vous relevez la tête et « Oh surprise », une autre vague vous arrive dessus, encore plus grosse que sa petite copine. Avec un peu de bol, vous aurez aussi une crampe.

Après il y a l’étape vachement marrante qui consiste à prendre une vague. Avant d’arriver à bondir sur votre surf avec une grâce toute féline, sachez que vous expérimenterez beaucoup de cas ou on vous explique que « ça passe ! ». Sauf qu’au pied d’un mur de 2,5m de flotte un peu grognon (hauteur max hein, au-delà, je recommande perso de s’en tenir aux châteaux de sables) qui vous propulse la tête en bas, « ça passe carrément paaaaaaaas !!!!! ».

Le tout suivit de « MAMAAAAAAN » and/or « WHOUAAAAAAAAA »  puis BLOUUF : insert furious waves roaring here plus moultes gémissement subaquatiques.

Si vous êtes chanceux, ça se passera comme à l’étape 3. Autrement, un rouleau un peu joueur peut vous éjecter la tête la première sur un banc de sable recouvert de 30cm de flotte, ce qui est fort peu comme épaisseur d’amorti. Surtout si vous retombez en vrac sur la tranche de votre surf passke là ça fait vraiment mal de type bobo.

Si malgré tout, vous vous en sortez vivant, ce sera avec des bras sur le point de se détacher du corps, en haletant comme un husky sous le soleil du 15 aout avec des bleus partout et en vous trainant pour black-outer sur votre serviette de plage.
Et quand vous rentrerez à la maison, le visage aussi salé et brunit qu’une tranche de bacon sur le grill, les seules choses qui vous feront fantasmer sont 300g de spag’ bolo et une entité ressemblant à un hamac/matelas/canapé pour vous y endormir la bouche grande ouverte à 20h pétante. Vive le sport.

Spring Break

Hier, j’ai déposé mon rapport sur le bureau de mon tuteur, avec un grand sourire et des cernes jusqu’au menton. Pour fêter ça, j’ai invité Deborah (aka « la thésarde avec qui je bosse ») au resto du coin et je me suis payée deux heures de lectures au soleil, allongée sur la pelouse de Hyde Parc, avant de tirer des bords directions Piccadilly Circus.

Mes dossiers d’inscriptions sont bouclés (le plus urgent, du moins, le reste attendra un peu passke faut pas pousser), j’ai rangé mon bureau et je suis en train de manger un de ces délicieux muffin au chocolat qu’ils vendent à la cafèt’ de mon département. Ça vous repeint le visage (et le clavier) en noir tellement c’est pratique à manger mais c’est pas grave.
Voilà, mon 2e trimestre ici s’achève et dans quelques heures, je serais de retour pour une brève escale en France.
En tout franchise, le temps est passé tellement vite que je ne réalise absolument pas. Si ça se trouve, j’ai peut-être assisté aux derniers cours de ma vie étudiante cette semaine et ça me fait ni chaud ni froid. Ces dix derniers jours ont été tellement blindés que j’ai du mal à me dire que du jour au lendemain c’est changement complet de rythme et de décor. Ma valise est faite, mes billets d’avions sont sur le bureau…c’est parti pour un mois de vacances et de vadrouilles.

Mes capacités physiques étant somme toute limitées, je ne peux pas déménager avec mes seuls petits bras les 100kgs de bagages (à vue de nez) qui se sont entassés dans cette chambre. Et comme ma présence est expressément requise ailleurs, mes affaires vont donc rester à Londres encore quelques temps puisque j’ai la chambre jusqu’à fin Avril. A ce sujet, je suis positivement ravie de pouvoir revenir ici et continuer de profiter de la vie londonienne sur la fin de mes vacances !
Et de toute façon, je reviendrais ici pour passer les exam’ fin mai…
Anyway, je ne regrette pas une seule minute de mon (trop) bref passage ici, j’en aurais même bien repris un peu. 5-6 mois ? j’ai même pas l’impression d’en avoir fait 2…mais je radote !

Autrement, là maintenant tout de suite, je vais devoir vous laisser. Vous aurez de mes nouvelles d’ici 2-3 semaines, à la louche. Plus de web, téléphone portable au fin fond d’un tiroir, faisons fi de toute cette technologie futile (mais Ô combien indispensable) total freedom et bisou tout le monde. J’ai troqué mes converses contre des godasses de rando et je pars pendant quelques temps loin à l’aventure, ça va être bien.