En attendant la fin des Jeux…

Kids, j’ai survécu au Village. Veni, vidi, vici, là. Les derniers jours là-bas ont été un véritable parcourt du combattant, principalement à cause d’une planification pifometrée à la louche, ayant pour conséquences des mesures de sécurité bordélique et mises en place de façon fort tardives. Au passage, ne vous inquiétez pas en lisant la suite hein, dans le fond tout se passe bien et je préfère largement être ici que dépérir inutilement à Chatillon ! Mais sur ce blog, la tradition veut que je vous serve les évènements avec une bonne dose de cynisme et de râleries…alors c’est parti 😉

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un flic, aux Jeux du Commonwealth ? Simple :

– Vous prenez l’indien au regard le plus bovin possible, avec un gros bide et une moustache, vous le fringuez en kaki et vous le posez le cul sur une chaise 12 heures d’affilées. Tadaaaaaam !

– Activité principale de la journée : bouffer à longueur de temps et vous regarder trimer comme un galérien avec votre équipe, et se barrer comme un filou en laissant tout en bordel et en organisant une décharge publique dans un coin de salle obscur.

– Autre signe distinctif : végète en meute de 25 individus pour faire bonne mesure, ne risque pas un cheveu autour d’un périmètre de 20m², et il y en a grosso modo un troupeau tous les 80m. Horripilant.

– Sport favoris : rackette systématiquement tous les membres du staff à l’entrée sous prétexte que les clopes sont interdites sur le site (blague), tout en demandant innocemment : « do you have perfume ? » (c’est ça oue, et tu veux pas non plus 100 balles et un mars temps qu’on y est ? non mais sans dec…).

– Utilité quelconque : Nulle. Mais de temps en temps (genre vers 17h, quand il fait un peu moins chaud), se lève, saisi un bâton, fait 20m et le plante vigoureusement dans le sol pour vérifier qu’il n’y a pas une bombe. Puis se rassoit, épuisé.

Specimen isolé en pleine action.

A part ça, il y a eu ce jour unique et fabuleux où ils nous ont interdit sacs, talkie et téléphone, comme ça, sur un coup de tête : genre on a des pigeons voyageurs au Village. A ce rythme on pensait devoir bosser à poil le lendemain.

Mais en fait le jour d’après ils ont interdit l’approvisionnement en eau. Alors passer une journée avec un litre d’eau pour 4, vu le climat et l’activité, je vous assure que c’est un coup à prendre très TRES cher.

Et finalement, le jour suivant, ils ont interdit l’entrée à toute la main d’œuvre. C’est pas comme si on avait 3 mois d’avance sur le planning donc ça tombait super bien, vous pensez bien. C’est comme ça que tout le staff (5 personnes, sur tout le site ça fait franchement peu) s’est retrouvé à mettre les mains dans le cambouis pour avancer malgré tout, que certains se sont improvisés pilotes de poids lourds et que je me suis retrouvée aux commandes d’un fenwick pendant un bout de matinée. Mais ça c’était marrant en fait, heureusement qu’on m’avait donné un cours avant pour le fun, ahah !

Et guess what ? Les Jeux auront quand même lieu. Crazy.

Y a juste eu quelques scandales sur la propreté du site. Tu m’étonnes. Et encore, les journalistes ne sont pas allés faire un tour au dépôt parce que là on vit de grands moments nutella : la warehouse sert tout à la fois de salle à manger, de chenil, de nid de serpents, de chiottes publiques et de décharge. Une catastrophe sanitaire, y a de quoi démarrer une guerre bactériologique là-dedans. Ça plus les flaques d’eau stagnantes de la mousson mélangées à d’autres trucs (dont on préfère ignorer la nature) et les armées de moustiques qui ont refilé la dengue à la moitié des équipes…et comme il y a pas la clim, tout ce petit monde macère allègrement par 40° en un immense bouillon de culture. Tout de suite ça donne envie d’y passer ses journées. Heureusement que je bossais pas trop là-bas parce qu’à long terme y a moyen que ça tue un bonhomme.

Bref. J’ai quitté temporairement ce lieu hostile pour rejoindre les bureaux : quelques tentes installées dans un complexe de salles d’exposition plus ou moins à l’abandon, une sorte de grand bâtiment pyramidal probablement issu de l’imagination d’un architecte un peu geek fan de Stargate. Les flics y sont encore plus chiants (true story !) et les horaires toujours hardcore, mais au moins on peut rester assis 75% du temps, et en plus on apprend plein de trucs.

La photo doit dater du siècle dernier parce qu’en vrai c’est chouia plus usé. Et avec, genre, des fuites.

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