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Comment j’ai succombé au Côté Obscur

Il ne peut pas y avoir de bon blog sans un post sur Star Wars. Point.

Là maintenant tout de suite, je suis relativement fière de moi car j’ai réussi à suivre le buzz “Episode VII” avec une distance à peine forcée. On revient quand même de vachement loin. À l’époque où allait sortir l’Épisode I, je me souviens avoir fait un véritable carnage de mega-octets. Attention, je parle d’une ère reculée que ne connaissent pas les moins de vingt ans. Un temps sans Fibre, ADSL ou internet illimité. Une ère donc, qui me rend toujours un peu nostalgique en repensant au pépiement d’un bon vieux modem 56k, et aux trésors de patience qu’il fallait pour télécharger un malheureux mp3 sur Napster. En priant pour ne pas tomber sur un clip de cul en ultra Low-Definition à la place. (D’ailleurs, puisqu’on en parle, la quantité de musique de merde que j’écoute n’a cessé d’augmenter en même temps que le débit de ma connexion internet…Coïncidence ? Je ne crois pas.)

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Le marketing Disney a pourtant été hyper agressif.

Et donc, en cette période reculée je me souviens pertinemment avoir flingué dès le cinq du mois le forfait internet familial rien que pour voir les cornes de Dark Maul dépasser de sa capuche dans le dernier trailer de « La Menace Fantôme ». Et ceci de façon récurente jusqu’à la sortie du film.

Confidence, amis lecteurs: jusqu’à il y a très peu de temps, la date a laquelle j’ai pu m’asseoir dans le ciné pour mater ledit Épisode I a été un de mes mots de passe internet. Et pour cause : je n’oublierai jamais le frisson d’anticipation qui a parcouru la salle pleine à craquer lorsque l’obscurité s’est faite, ni les hurlements de bonheur jouissifs qui ont fendu le silence lorsque le thème d’ouverture a retenti.
D’ailleurs, si je peux ouvrir une parenthèse : annuler le visa d’exploitation de “La vie d’Adele”, d’accord, mais laisser des mômes de moins de douze ans assister à un film où il y aura genre trente orgasmes en simultané dès la première seconde, ça choque personne ? Une veille de Noël en plus ? Fin de la parenthèse.

J’habitais un patelin absolu, et une telle ferveur était juste hallucinante.

En y repensant, je garde un souvenir bien plus ému de tout ce qui a entouré le film que du film lui-même. Qui était quand même pas terrib’-terrib’ il faut bien se l’avouer. HEUREUSEMENT qu’il y avait Nathalie Portman pour sauver la trilogie.

À l’époque, j’avais déjà lu une bonne dizaine de romans issus de l’univers Star Wars. Le fait que j’engloutissais au kilo tout ce qui était rédigé sur du papier n’est PAS une excuse suffisante, j’en suis consciente.

Mes dimanches après-midi se passaient avec ma Nintendo 64 aux commandes d’un X-Wing du Rogue Scadron et je me souviens avoir passé des heures sur les courses de Star Wars : Podracer avec frangin. Ce qui donnait lieu à des discussions ubuesques du genre : “j’ai claqué tous les peggats de nos 50 heures de jeux pour pimper des jantes en alu sur le pod d’Anakin, c’est trop le swag ! “.

Je vous passerai les discussions que j’ai eu dix ans plus tard avec mes collègues, le genre de débats qui vous donne l’impression de vous être perdu dans un épisode de The Big Bang Theory: entre le steak frites et un yaourt nature, on parlait de la menace Yuuzhan Vong, des techniques d’endoctrinement Siths et de “Contrebandiers vs Jedi, ces boy-scouts”. Sans oublier les questions techniques fondamentales du genre “quel système de poussée peut faire décoller le Croiseur Nabu quasiment à la verticale ?” (ma boîte est extraordinaire).

J’ai l’impression de faire un coming out, c’est magnifique.

Bref. C’est donc sans grande surprise que tout mon superbe détachement sur ce sujet ait fini par fondre comme neige au soleil et qu’une bande de comparses m’ait convaincue de poser ma matinée pour aller squatter l’ UGC des Halles demain au saut du lit. Ils n’ont pas eu à déployer beaucoup d’efforts.

Le retour du come-back

Salutations.
Chers amis, j’ai le bonheur de vous annoncer que vous vous trouvez face à une rechute.

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Hop, une image libre de droits pour fêter ça

Le blogging et moi, c’est une histoire houleuse et compliquée, faite de ruptures et de réconciliations. Mes premiers pas dans le domaine ont accompagné une année d’études à l’étranger, porté par la volonté de raconter à mes petits camarades mes frasques d’étudiante perdue à Londres. Après un an de break, j’ai remis le couvert lorsqu’une faille spatio-temporelle m’a recraché un beau matin à Delhi pour vivre l’une des expériences les plus WTF de ma vie. Depuis, ledit blog a succombé aux assauts gratuits mais néanmoins victorieux d’un piratage massif, ce qui a eu le bon goût d’éviter au monde de subir trop longtemps ma prose de l’époque. Ceci jusqu’à ce qu’Audrey fasse un brin de spéléo dans ses archives pour ressusciter la bête et que les ennuis reprennent. C’est vintage dans le coin.

Et là ? Je ne sais pas trop d’où sort le sursaut narcissique qui me conduit à relancer un blog. La fin de la COP21, un retard de RER, un élan de procrastination mal placé…Que sais-je ?

J’ai tenté de réfléchir à une belle ligne éditoriale, avec des rubriques bien séparées, bien cadrées, des thèmes forts pour porter des idées de fond avec du sens, yada yada.
Au final je pense que ça sera juste de la digression massive sans queue ni tête, qui aura comme principal enjeu d’être apodictique (j’ai appris ce mot la semaine dernière) et, dans la mesure du possible, distrayante pour un maximum de gens. On va voir où ça nous mène et surtout pour combien de temps, vu qu’en ce moment je change de marotte à peu près toutes les trois semaines. Ah, et comme je préfère taper des bêtises sur mon clavier plutôt que de passer des heures à aligner des pixels, vous risquez de subir le look « so 2010 » de ce blog un bon moment. Voilà.

Sur ces belles paroles, en voiture Simone.

15 jours chez les Village People

« Bienvenue en Enfer ». Ça, c’est la première chose qu’on m’a dite quand j’ai mis les pieds au Village. Le deuxième accueil s’est soldé par un « Welcome in South Africa », lancé par un chef d’équipe avec des cernes jusqu’au menton qui avait pas réalisé que la World Cup (comme ils le disent affectueusement là-bas) était fini depuis une paye et qu’il avait changé de continent. Okay.

Cinq minutes après être entrée dans le sacro-saint de l’État-major des lieux (à savoir un container de camion climatisé avec 6 chaises autour d’une pauvre table aussi défigurée qu’après un séjour en ZEP), on m’a servi un grand moment de craquage sur Waka Waka, craché par des haut-parleurs de PC un peu usés et 3 membres du staff (un peu usés eux-aussi) qui gesticulaient les bras en l’air. Okay.

Pour la petite histoire, les ¾ de l’équipe postée en Inde sont passés par la case Sud Af’ avant d’atterrir à Delhi et on n’imagine pas les dégâts collatéraux que Shakira a infligés à ces pauvres gens pendant leur séjour. (Amis Insaliens, dites-vous que pour eux, cette chanson, c’est grosso-modo l’équivalent de Jésus revient pour un Ziket’. C’est dire.)

Bref, petit pétage de plomb, qui peut s’expliquer assez facilement par le fait qu’à partir du 3 octobre c’est le lancement des Jeux du Commonwealth : 11 jours de compétitions pour 70 nations et le plus grand évènement sportif organisé par le pays depuis les années 80. Simplifions les choses, et appelons un chat un chat, c’est un bordel absolu et à l’heure actuelle les indiens sont complètement à l’arrache.

Et en l’occurrence, le Village des athlètes, c’est la jungle. Déjà parce que ça fait au moins une semaine qu’il aurait du accueillir des gens et qu’on en est au stade de poser des câbles entre les apparts’, les trottoirs déchiquetés et les chiens errant. Qu’il fait au bas mot 35° et qu’une journée là-bas s’accompagne invariablement de 15 bornes parcourues à pied et de 4 cadavres de bouteilles d’eau. (Si vous êtes chanceux y a parfois un tracteur ou un semi-remorque qui peut vous prendre en stop). Le pire c’est quand il pleut. Normalement la mousson aurait du s’achever il y a 2 ou 3 semaines mais visiblement y a un mec là-haut qui a décidé de faire du zèle. Et quand il pleut en Inde, c’est pas des gouttelettes de fillettes : vous survivez 5 minutes sous un parapluie/cape de pluie en évitant les flaques (pardon, les torrents)…mais passé ce délai vous êtes tellement trempés qu’après tout, autant laisser tomber les subtilités et patauger allègrement dans la flotte en-t-shirt.

La mascotte, qui était probablement prévue à la base pour représenter une marque de céréale pour gamin.

Bref : je voulais de l’action, du terrain, du réel…je suis archi-servie. Et aussi très contente, au moins on s’ennuie pas ici. C’est la première fois de ma vie que j’arrive à oublier à quel jour de la semaine on en est. Et aussi la première fois que je m’endors comme une loque sur ma chaise pendant une pause café.

La sécurité s’accroit aussi petit-à-petit et la moindre excursion sur un site s’accompagne invariablement d’une ou deux fouilles de sécurité. Au passage, je sais pas quelle vidéos on a fait mater aux fliquettes indienne pendant leur formation mais je pense qu’il y a eu un petit malentendu : généralement quand on essaye de palper la poitrine d’une nana aussi franchement, c’est pas pour une fouille au corps mais passons…les flics ici c’est du collector, faudra que je vous en parle un peu plus à l’occasion. En attendant, croisons les doigts pour qu’une bombe n’explose pas dans le coin…

En ce moment le programme est donc plutôt musclé mais l’ambiance est très bonne et y a un peu de tout. Dans ma team y a du roumain, du tchèque, du français, du sud af’, de l’anglais et même un suisse. Majoritairement, on parle principalement la langue de Shakespeare et aussi beaucoup, beaucoup le langage des signes quand il s’agit de bosser avec les indiens. Pas mal de gesticulation et entre ça, la marche à pied et le climat on n’est pas loin d’avoir l’efficacité d’un centre de Fitness un peu roots. Sérieux, que demande le peuple ?